Le « système » humanitaire, quelle que soit la manière dont on le définit, a considérablement évolué au cours de la dernière décennie. Il est devenu plus professionnel, avec des normes davantage intégrées et appliquées ; le secteur est plus professionnalisé et les travailleur.euse.s humanitaires sont plus qualifié.e.s et mieux informé.e.s. C’est également un système qui est devenu très complexe. Les catastrophes à travers le monde sont plus nombreuses, plus complexes et plus difficiles à résoudre. Chaque année, afin de relever de nouveaux défis, de nouvelles initiatives semblent être mises en place. Alors que les échecs sont brièvement mentionnés, il est rare qu’ils soient reconnus de manière honnête et qu’ils soient adressés de façon productive.
Malgré les accords et les promesses du secteur pour davantage de fonds destinés aux communautés touchées par les catastrophes, ces promesses ne sont malheureusement pas tenues.En 2019, afin de faire face à l’ampleur, à l’intensité, à la complexité et à l’insolubilité croissantes des crises humanitaires à travers le monde, Matthew Clarke proposait de nouveaux principes humanitaires : l’équité, la solidarité, la compassion et la diversité. Toutefois, compte tenu du contexte décrit ci-dessus, une remise en question, non pas des principes, mais plutôt de leur application, semble plus prudente. Dans cet article, je réfléchis à ces principes, cinq ans plus tard et je soutiens l’idée qu’ils ne compléteront les principes originaux d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance que s’ils aident à ajuster l’architecture humanitaire afin qu’elle soit plus inclusive et davantage responsable de ses actions et de leurs conséquences. La rhétorique ne suffit plus. Le système humanitaire a besoin d’actions pour que sa structure, sa gouvernance, son inclusivité et sa diversité soient questionnées. Et cela implique du leadership, de l’imagination et du courage.