Cet article utilise le cadre analytique de la colonialité pour montrer les faiblesses du concept de localisation. Il soutient que pour rompre la dynamique asymétrique de pouvoir et réduire les inégalités existantes, le concept de localisation n’est pas adéquat. En effet, la localisation ne tient pas compte de la colonialité, la logique sous-jacente du colonialisme, qui est ancrée au sein du secteur humanitaire.
La position et le financement sont aussi deux facteurs permettant aux organisations des pays du Nord de rester dominantes, même dans les contextes où la localisation est appliquée.
Cet article va encore plus loin et questionne la manière dont la colonialité épistémique et méthodologique renforce et maintient la subordination des organisations des pays du Sud. La localisation cherche à mettre en lumière et reconnaitre les connaissances et l’expérience locales, toutefois, ironiquement, ces connaissances et cette expérience doivent souvent être produites à l’aide des méthodes et des systèmes des pays du Nord. Cette dynamique va donc à l’encontre du but recherché, car les institutions des pays du Nord contrôlent les méthodes et les pratiques et maintiennent ainsi le manque de capacite qui empêchent l’instauration d’une localisation efficace.