Le principal but de la localisation de l’aide humanitaire est de rendre l’aide plus équitable et plus efficace en responsabilisant les acteur.rice.s locaux.ales. Cependant, l’ambiguïté qui entoure la définition des acteur.rice.s locaux.ales entrave l’atteinte de cet objectif. Malgré les discussions de plus en plus présentes sur la localisation dans le secteur humanitaire, il reste des lacunes importantes dans la compréhension du rôle et dans la prise en compte des groupes « grassroots » au sein du secteur. Afin de combler ces lacunes et de favoriser une compréhension plus profonde de l’importance de ces groupes, cet article examine de manière critique le discours sur la localisation humanitaire, en se concentrant particulièrement sur la prise en compte de ces acteur.rice.s.
À l'aide d'une étude exploratoire, ce document analyse trois articles clés publiés entre 2020 et 2022, et examine de quelle manière les groupes « grassroots » et les concepts de base de la localisation sont définis.
Bien que la prise en compte directe des membres de la société civile soit limitée, les articles examinés révèlent par contre un engagement important envers certains concepts connexes, tels que les dynamiques transnationales, transculturelles et translocales qui remettent en question les notions traditionnelles de l’action locale. Si nous souhaitons promouvoir l’autonomisation locale et des efforts de localisation plus efficaces et plus inclusifs dans la réponse humanitaire, il est essentiel d’élargir la compréhension de cette population au-delà des frontières traditionnelles. Si nous voulons instaurer des pratiques humanitaires équitables et efficaces, reconnaitre que les individus provenant des mouvements « grassroots » représentent des parties prenantes distinctes est cruciale.