Ce document est le fruit d’une réflexion sur la manière dont la promotion des pratiques de positionnalité et de réflexivité individuelles et institutionnelles pourrait améliorer l’efficacité de l’approche « Do No Harm » (Ne pas nuire) et comment adopter cette approche pourrait servir de déclencheur à une réflexion sur la colonialité dont le secteur de l’aide humanitaire est imprégné. Plus précisément, nous examinons l’impact de la reconnaissance de la subjectivité des travailleur.euse.s humanitaires sur l’application de l’approche « Do No Harm » et la manière dont cela pourrait conduire à une remise en question plus profonde des pratiques, des dynamiques et des principes coloniaux.
Dans la première partie, les concepts de positionnalité, de réflexivité et de colonialité sont présentés. Nous rappelons ensuite l'histoire qui entoure le principe « Do No Harm » et nous passons en revue ses diverses interprétations et identifions les principaux courants actuels.
Par la suite, l’intersection entre la réflexion actuelle sur la subjectivité des travailleur.euse.s humanitaires et l’utilisation de l’approche « Do No Harm » est abordée. Dans la deuxième partie, j’explore la positionnalité et la réflexivité en tant qu’outils pouvant contribuer à remettre en question certaines des hypothèses coloniales qui se trouvent à la base du secteur humanitaire, en donnant un exemple à travers l’analyse du principe de neutralité. Enfin, je propose des suggestions pour l’application de la positionnalité et de la réflexivité dans les contextes humanitaires et de développement.