Marthe Mbengue est directrice pays chez World Vision International au Burundi. Elle témoigne de l’importance de la formation en leadership humanitaire pour assurer ses responsabilités.
D’après Marthe Mbengue…
« Ça fait plus de 20 ans que je travaille dans le monde des ONG internationales, dans deux régions différentes. Le Diplôme d’Études Supérieures en Leadership Humanitaire (DESLH) m’a permis de mieux comprendre ce que nous faisons dans le monde humanitaire et notamment pourquoi nous faisions telles choses d’une manière et pas d’une autre manière. La formation m’a impactée à la fois au niveau du savoir, du savoir-faire, et au niveau du savoir-être aussi.
Au niveau « savoir », j’ai pu renforcer mes connaissances théoriques sur le monde humanitaire, les principes, les valeurs humanitaires, les défis et les difficultés dans les systèmes humanitaires, ainsi que sur le futur de l’humanitaire. La formation m’a équipée de telle façon que je me sens beaucoup plus à l’aise à échanger, à discuter.
En termes de savoir-être, les exercices de simulations, les tests de personnalité, etc. m’ont permis de me connaître mieux moi-même, de connaître mon style de leadership et comment me comporter en tant que leader dans les urgences, surtout lorsque je dois travailler sous pression. Cela m’a aidé à mieux gérer les situations de crise et à mieux gérer les différentes dynamiques de groupe.
En termes de savoir-faire, je me sens beaucoup plus équipée et plus à l’aise pour confronter des défis. Grace à ce que j’ai appris lors de la formation, j’ai pu mieux contribuer à l’équipe lorsque je suis retournée sur le terrain. Je lance les défis aux équipes. Je les pousse à poser des questions, à questionner ce que nous avons l’habitude de faire, pour s’améliorer et aussi pour s’aligner aux principes humanitaires et aux valeurs de l’organisation.
Un avantage aux organisations humanitaires et aux communautés locales
La formation, c’est également une opportunité pour mieux soutenir l’ensemble de l’organisation, notamment dans les échanges avec les bailleurs humanitaires, et surtout dans les relations avec le gouvernement, ici au Burundi, dans le cadre du plaidoyer. Comment exercer un plaidoyer efficace pour tenter d’intégrer les principes liés au droit humanitaire international dans le cadre des réponses actuelles, et dans le cadre de la préparation des réponses à venir ? Le contexte évolue très vite ici au Burundi. Le cursus apporte énormément de connaissances dans la gestion et management, ce qui m’est très utile dans mes responsabilités en tant que Directrice Pays.
“Le DESLH renforce l’importance de la localisation de l’aide humanitaire ”
L’impact pour les communautés avec lesquelles on travaille est aussi très tangible. Lors d’une récente visite de camp de réfugiés sur le terrain, par exemple, on a constaté cet impact. On a pu développer un programme de réponse aux besoins des réfugiés congolais dans le camp de Moussassa, avec une approche intégrée qui touche l’éducation, la santé, la nutrition, l’accès à l’eau potable. Le comité de gestion du camp que nous avons rencontré nous a dit c’était la première fois qu’ils ont vu autant d’investissement qui touche plusieurs secteurs de la vie du camp et dans le long terme. Je constate, grâce aux acquis du cursus, plus de participation, plus de redevabilité et plus d’appropriations au niveau communautaire.
La localisation dans le monde humanitaire est une obligation. Le cursus DESLH a renforcé cette idée et cette obligation. On vient de recruter, il y a quelques mois, un manager qui travaille à 100% sur le renforcement et le développement du partenariat local. Les nouvelles responsabilités liées à ce poste sont de s’assurer que nos partenaires locaux ont les capacités et ressources nécessaires pour agir en cas d’urgences.
Un enrichissement à plusieurs niveaux
La diversité des participants crée une énorme richesse dans les interactions entre étudiants ; cette richesse vient du fait que nous avons des collègues dans la formation qui travaillent dans les ONG nationales, internationales, ou bien au sein d’agences des Nations Unies. C’est cette richesse qui rend le cursus unique.
“Chaque jour, je dirais même chaque heure, est une opportunité d’appliquer ce que nous avons appris en classe de théorie.”
D’autre part, cette complémentarité entre la théorie et le pratique par le biais des exercices de simulations rend l’expérience du DESLH très riche également. Tout de suite, on comprend concrètement comment appliquer les notions et utiliser les outils discutés en classe. C’est très efficace. ».