Dans le système humanitaire, l’existence d’écarts de salaires entre deux personnes exerçant le même rôle génère de réels obstacles pour le développement de réponses humanitaires localisées. Pendant le processus de recrutement, les candidats ne sont pas évalués selon leurs expériences professionnelles ou leurs titres, mais selon leur nationalité, un aspect qui semble peser davantage que leur expertise dans leur dossier de candidature.
Imaginez-vous travailler dans un secteur dans lequel vous réduiriez votre salaire de 3 à 5 fois si vous décidiez de retourner travailler dans votre pays d’origine ?
Pour beaucoup de lecteurs, cette question est plus qu’un exercice de réflexion ; il s’agit de leur réalité. Dans son article, Manfredi Miceli fait part d’une analyse critique des politiques salariales injustes et inéquitables dans le secteur humanitaire. Plus particulièrement, il analyse la manière dont ces structures salariales découragent les professionnels ayant de l’expérience internationale à retourner travailler dans leur pays d’origine. L’article s’appuie sur des entretiens effectués auprès de travailleurs humanitaires occupant des postes à responsabilités en Asie du Sud-Est, en Afrique et au Moyen-Orient.